La quadrilogie American Pie est-elle le Stranger Things de l’humour?


critique / mardi, mai 29th, 2018

Bonjour à tous! Alors qu’une vague de nostalgie s’abat sur le monde, que des séries et des films se vautrent dans les années 80-90,un blog résiste encore et toujours à l’envahisseur…ce blog ne sera pas le mien. On va parler d’American Pie.

Pour cette chronique, je vais parler uniquement de la quadrilogie comportant les acteurs originaux, c’est à dire:

  • American Pie
  • American Pie 2
  • American Pie 3: Marions les!
  • American Pie 4: La réunion

Pourquoi ce choix? J’ai fait le choix de la continuité. Les autres American Pie étant en quelque sorte des produits dérivés de la trilogie originale (devenue quadrilogie).

Ça vous tente? C’est parti!

American Pie: ça raconte quoi?

quadrilogie American Pie
Extrait de la promotion du film American Pie 4 de Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg

American Pie est une comédie originellement créée par Chris et Paul Weitz. Elle raconte l’histoire de 5 amis du lycée Great Falls, chacun cherchant à se faire dépuceler avant la fin de l’année. Dans la suite de leurs aventures, nous suivons leurs parcours et leurs évolutions.

Si on devait classer cette comédie, on parlerait sans doute de « rituel d’initiation » pour reprendre la typologie de Blake Snyder. C’est à dire tout type de films qui traitent du passage d’un état à un autre et de ces conséquences…ainsi que de ces maladresses.

Ce que j’aime dans American Pie, c’est que sous un humour trash, un propos de fond est traité: la peur de grandir et la nostalgie d’une époque révolue.

Nostalgie que nous allons étudier dans la partie suivante.

 

American Pie: le Stranger Thing de l’humour?

quadrilogie American Pie
Extrait de Stranger Things de Matt et Ross Duffer

Pour ceux qui ne connaissent pas la série Stranger Things, il s’agit d’une série qui est très célèbre pour sa déclaration d’amour aux années 80-90. Pour vous donner le ton, on pourrait comparer cette série à un croisement entre le film Alien et les Goonies.

Si je rapproche cette série à American Pie, c’est parce que les deux abordent une forme de nostalgie. Dans Stranger Things, le procédé fonctionne par des références au cinéma des années 80/90 et une certaine forme d’iconisation (présence très appuyée des jeux de rôle notamment).

Dans American Pie, la nostalgie est carrément l’un des thèmes du film. Elle porte plutôt sur les années 90, avec les débuts d’internet, les magazines pornographiques, et le développement des high School Movies dans les années 90. Chose assez curieuse d’ailleurs puisque les premiers American Pie étaient en tête de proue de cette vague. Cependant, il est très clair dans le 4e opus, sorti bien plus tard, que la nostalgie est le coeur du film. C’est d’ailleurs le problème de Stifler, il veut exister comme s’il était toujours un ado mais ce n’est pas possible: il a vieilli, il est désormais un adulte, il doit faire son deuil de Great Falls.

Faut-il voir dans cette mélancolie les syndromes d’une époque? Perdu dans un monde de plus en plus complexe, l’individu cherche des réponses dans un passé rassurant. Le passé devient alors une forme d’évasion dont la porte d’entrée est l’humour.

Si l’humour est une clef de compréhension, nous l’étudierons dans la prochaine partie.

 

American Pie et les mécanismes de l’humour

quadrilogie American Pie
Extrait de la promotion du film American Pie 4 de Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg

Si j’ai choisi American Pie comme film à analyser, c’est bien pour sa gestion des mécanismes de l’humour. Le film fait monter la mayonnaise avec des procédés narratifs intéressants. Principalement:

  1. la préparation
  2. l’ironie dramatique
  3. le décalage entre la réalité supposée et la réalité

 

La préparation

La préparation constitue une série d’éléments disséminés dans des scènes antérieurs qui servent à préparer l’arrivée d’un élément futur.

Par exemple, au début d’American Pie 1, Jim s’apprête à s’accorder un plaisir solitaire avec une chaussette. Il allume un film pornographique qui devient crypté. Arrive alors sa mère. Tous les éléments sont en place pour une scène hilarante où Jim tente de faire comme si la TV captait mal et qu’il regardait un documentaire animalier.

Ce procédé fonctionne extrêmement bien en narration traditionnelle comme en humour. Un autre procédé très utilisé est l’ironie dramatique.

 

L’ironie dramatique

L’ironie dramatique, c’est quand un personnage ignore quelque chose que d’autres personnages savent. Dans American Pie 2, l’exploitation de ce procédé se retrouve dans la scène où Jim, Finch et Stifler infiltrent la maison de deux filles pour investigation. Malheureusement, les deux filles rentrent plus tôt que prévu et sont accessoirement leurs employeurs. Vent de panique dans la maison! Tout le monde se cache.

Ici, les victimes de l’ironie dramatique sont les deux filles. Elles ne savent pas que des garçons se cachent chez elles. Cela crée de la tension dramatique. Les garçons vont-ils être découverts? Le caractère improbable des cachettes et des obstacles génèrent de l’humour.

Outre ce procédé, un autre procédé est utilisé dans American Pie: le décalage.

 

Le décalage entre réalité supposée et la réalité

Un des grands principes de l’humour constitue le décalage. Dans cette grande catégorie, il existe une sous-catégorie que je voulais vous présenter: le décalage entre la réalité supposée et la réalité.

Par exemple, dans American Pie, on a une magnifique scène d’exposition où on voit la caméra faire un gros plan sur un lit qui grince, comme si on y copulait. En remontant, surprise! Jim et Michelle ne couchent pas ensemble mais bercent un bébé.

Cette scène en plus de créer une surprise humoristique présente en quelques secondes le problème de leur couple: ils se sont enfermés dans le train train quotidien, ils ne font plus l’amour.

 

Cette chronique s’achève ici. Si elle vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire, à cliquer sur « j’aime » ou à partager l’article sur les réseaux sociaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

3 réponses à « La quadrilogie American Pie est-elle le Stranger Things de l’humour? »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *