Interview d’Anaïs W. du blog Vivre de ses romans


interview / lundi, mars 23rd, 2020

Salut ! Est-ce que vous avez déjà rêvé de vivre de vos écrits ?

Imaginez. Vous vous levez le matin. Un rayon de soleil traverse votre chambre. Vous souriez en pensant à la tête de votre tyran de patron quand vous avez posé votre démission. Vous êtes libre.

Vous avez du temps pour vos enfants, pour promener votre chien « Aristote » et il vous reste même du temps pour créer des histoires.

Génial, non ?

Alors, vous vous précipitez sur Amazon. Vous publiez un livre et là… c’est la catastrophe. Les lecteurs sont aussi présents qu’une bibliothèque dans un western.

Vous qui comptiez sur Amazon pour faire tout le boulot à votre place, vous êtes servi. C’est à peine si vous pouvez vous payer votre pinte du vendredi soir avec vos ventes.

Du côté des amis, c’est la déception.

Certains vous aident et partagent un peu vos contenus sur les réseaux sociaux, d’autres s’en foutent royalement et pire… certains sont mêmes jaloux.

Heureusement, ce n’est pas une fatalité.

D’autres sont passés par là avant vous et ils en sont sortis. Ils sont parvenus à bâtir une carrière d’auteur.

Pour ce faire, ils ont travaillé, ils ont développé un savoir-faire qu’ils peuvent transmettre aujourd’hui.

Comme le prouve, l’histoire d’Anaïs W. du blog  » Vivre de ses romans « .

Après des débuts mitigés sur Amazon avec à peine 10 livres vendus par mois, elle vit aujourd’hui entièrement de sa plume et a même créé un blog où elle aide les auteurs à s’épanouir en auto-édition et à vivre de leurs romans.

C’était donc la personne idéale pour une interview et vous aider à devenir écrivain professionnel.

Salut Anaïs, tu es auteure auto-éditée depuis 2015, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours ?

Je ne m’étais pas du tout prédestinée à faire une carrière d’écrivain. Après avoir beaucoup tâtonné pendant mes études, j’ai fait un Master de virologie et j’ai commencé une thèse.

Mais le début de cette thèse a été très dur. J’avais un encadrant qui me micro-manageait et très peu de liberté. Je n’étais pas heureuse et j’ai réalisé que je n’étais pas certaine de vouloir faire de la recherche pendant 40 ans, rester 8h par jour derrière un bureau ou une paillasse…

J’ai donc décidé que je préférais vivre de ma passion. J’écris depuis l’âge de 12 ans et j’ai aussi beaucoup écrit à l’adolescence (trois de mes romans en sont aujourd’hui tirés). En parallèle à ma thèse, courant 2015, j’ai donc publié mon premier roman  » Au-delà des tours « . Les retours étaient très bons, même si les ventes étaient catastrophiques. J’ai pensé qu’en m’y consacrant à temps plein ça serait mieux. Je ne savais pas du tout comment j’allais m’y prendre pour en vivre, mais c’était comme ça, je ne voulais rien faire d’autre !

Alors le 4 janvier 2016, j’ai démissionné après 8 mois de thèse, j’ai pris un petit boulot le temps de cette transition, et en octobre 2016, un an après la sortie de mon premier roman j’étais officiellement indépendante. J’ai généré mes premiers revenus sérieux avec les séances de dédicaces début 2017 et avec la sortie de  » L’espoir au corps  » en septembre 2017, qui a été un vrai succès. Ce n’est qu’en 2018 que j’ai commencé à vivre de ma passion en générant l’équivalent d’un SMIC tous les mois et ces chiffres ce sont maintenus en 2019.

Si tu devais donner une stratégie pour se lancer dans l’auto-édition, tu dirais ?

La première chose, d’avoir bien au clair pourquoi vous faites tout ça : quel est votre objectif ? Est-ce que vous voulez être publié à terme ou non ? Car ce n’est pas du tout la même stratégie. Aussi, quel message voulez-vous passer aux lecteurs, pourquoi est-ce important que vous soyez lu ?

Bien sûr les réponses vont évoluer avec le temps, mais il est important de se poser régulièrement ces questions pour ne pas perdre le fil et réussir à faire face aux difficultés quand elles se présentent. Je parle beaucoup de cet état d’esprit sur le blog.

La stratégie est ensuite assez balisée :

  • Écrire et faire corriger
  • Publier l’ebook ou éventuellement le broché
  • Ouvrir une page Facebook et communiquer

J’ai un eBook gratuit qui présente les 7 fondamentaux pour s’auto-éditer sur le blog où je détaille ces différentes étapes

Y a-t-il des pièges à éviter pour les auto-édités ?

Pour moi, la première erreur à éviter est de se lancer avec une maison à compte d’auteur. C’est très tentant d’avoir quelqu’un qui fait tout pour nous, avec des services complets : ils formatent votre livre, créent la couverture, le publient et vous êtes (normalement) tranquille.

Mais quelque part, je pense que cela « dépossède » les auteurs de leurs livres, de leur projet, sans parler des frais qui viennent s’ajouter chaque fois que l’on veut modifier son manuscrit… Ma recommandation est de soit apprendre à faire soi-même, soit d’investir soi-même dans les différents services (réalisation de la couverture, mise en page) et de s’occuper de la publication par soi-même.

Pour l’état d’esprit, je pense que c’est important d’avoir les mains dans le cambouis et de garder la main sur le travail accompli. Bien sûr, c’est valable si on souhaite « vivre » l’expérience de l’auto-édition. Si on veut juste publier pour publier et trouver une maison d’édition, alors oui, on peut juste lâcher le bébé à une maison à compte d’auteur comme Librinova.

N’attendez pas, agissez…

Le deuxième piège à éviter, c’est de se dire que ça va se faire tout seul et de croire que les lecteurs vont arriver vite. Même si je souhaite aux auteurs qui lisent cette interview d’avoir du succès rapidement, l’auto-édition reste un travail de longue haleine.

Tu as un blog qui est bien référencé. Comment as-tu fait ? Qu’est-ce qui a été vraiment déterminant pour ton trafic internet ?

Dès mes débuts en auto édition, j’ai partagé mon parcours, mes expériences (bonnes et mauvaises), mes stratégies et également mes revenus en toute transparence. Je m’étais un peu renseignée sur le référencement, l’utilisation des mots-clés, etc. J’ai donc fait attention à ça au moment d’écrire mes différents articles.

Comme pour beaucoup d’autres choses, c’est un travail sur le long terme et aujourd’hui j’en récolte les fruits. J’ai en effet beaucoup de trafic sur le site (3500 visites par mois), plus de 1500 inscrits à aux Emails du mardi et une petite réputation dans le monde de l’auto-édition. J’en suis très heureuse, mais le plus important pour moi est de garder ma sincérité et le plaisir de partager.

As-tu une astuce pour faire remonter un livre dans les résultats d’Amazon ?

C’est une question dont la réponse est assez simple, mais aussi très compliquée ! Pour monter dans les résultats Amazon, il faut faire des ventes… beaucoup de ventes. Pour être dans le top 10 des e-book Kindle, il faut faire entre 20 et 30 ventes par jour. Donc l’astuce est de développer une stratégie et une communication pour avoir ce nombre de ventes.

Pour autant, il est important de garder la tête froide.

Bien sûr être dans le top 10, c’est génial… mais aujourd’hui, je vis de ma passion avec 5 ventes en moyenne par jour sur Amazon et grâce aux séances de dédicaces. Tout est une question de perspectives et d’objectifs ! Chaque auteur doit faire son propre chemin et tâtonner.

Récemment, tu as lancé une formation sur ton blog. Peux-tu nous en parler ?

En 2018 après plusieurs demandes et en prenant mon courage à deux mains, j’ai décidé de me lancer dans l’accompagnement en auto-édition pour aider de manière plus personnalisée les auteurs qui avaient envie d’aller plus loin.

Pendant certains accompagnements, j’ai été amenée à apprendre à des auteurs à créer leur site internet étape par étape. Je me suis rendu compte à quel point c’était redondant et j’avais aussi conscience, avec ma propre expérience d’auteur, à quel point avoir un site est important : cela apporte plus d’indépendance, plus de professionnalisme et peut-être une source de revenus. Je parle de tous ces avantages dans une série de vidéos gratuites sur le sujet.

Ça faisait un an que je repoussais cette idée, mais fin 2019, là encore, j’ai regroupé mon courage (c’est beaucoup de questionnements et de responsabilités ^^), et j’ai décidé de me lancer. En janvier 2020, j’ai donc proposé pour la première fois aux auteurs de ma communauté une formation complète : Créer son site d’auteur, Clic par Clic.

Le premier lancement de la formation a eu plus de succès que prévu, avec plus de 40 inscrits, et la réouverture des inscriptions est très attendue. Je suis particulièrement heureuse de lire les retours positifs des participants sur les 45 vidéos de la formation et de voir le travail qu’ils ont accompli. C’est tout cela qui m’encourage à continuer !

Comment as-tu pensé cette nouvelle activité ? Est-ce que c’est quelque chose d’indépendant de ton travail de romancière ou ça entre dans le cadre d’une stratégie globale ?

Mon activité pour les auteurs, que ce soit la création de contenu gratuit, la newsletter, les accompagnements ou la création de la formation est totalement indépendante de mon travail de romancière.

C’est une activité à part entière avec des stratégies, des réflexions, des temps de travail différents. Tout cela s’est instauré naturellement, dès mes débuts en auto-édition, en parallèle à mon activité d’écriture et de promotion de mes romans.

Dans quelle mesure la création de formation empiète sur l’écriture de tes livres ?

De manière générale je n’écris pas tout le temps, je laisse mon inspiration assez libre. Donc je n’avais pas pour projet d’écrire quand j’ai eu l’idée de la formation. Forcément quand je me suis lancée dans la promotion et la création de cette formation, il était difficile de me lancer dans le prochain livre.

Pour autant, j’ai continué à promouvoir mes livres et faire mes dédicaces. Maintenant que la formation est créée et validée par les auteurs, je peux à nouveau penser au prochain roman.

Est-ce que c’est intéressant financièrement ?

C’est intéressant financièrement surtout pour les auteurs car le but de créer cette formation sous forme de vidéos didactiques était de proposer un service plus abordable qu’un accompagnement personnalisé.

Le mot de la fin : selon toi, quel est le livre qu’il faudrait absolument lire cette année ?

Pour les auteurs indépendants je dirais que n’importe quel livre de développement personnel est à lire absolument. Comment se sentir plus en phase avec soi-même, plus heureux, guérir les blessures du passé, surmonter les blocages actuels… travailler sur ces questions aura forcément un impact sur l’écriture, la promotion des livres et sur le bonheur que l’on a à s’auto-éditer.

Je pense que l’auto-édition et le développement personnel sont étroitement liés, notre état d’esprit au quotidien va influencer la manière dont on édite nos livres et dont on en parle.

C’est la raison pour laquelle je dis toujours que je souhaite aider les auteurs à s’épanouir en auto-édition avant tout, puis à vivre de leur passion si c’est ce qu’ils souhaitent !

Cette interview est terminée. Encore merci à Anaïs pour ses conseils et son retour sur l’auto-édition.

Vous pouvez découvrir son univers sur son blog  » Vivre de ses romans « .

ps: cette interview a été réalisée avant le confinement, j’espère qu’elle vous aidera à vous changer les idées et qu’elle vous donnera envie d’écrire et de vous lancer. Prenez soin de vous.

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