Bonjour les écrivains! Je ne sais pas vous mais quand j’ai commencé à écrire, je me demandais si le style était quelque chose d’innée. Etait-il possible d’apprendre à bien écrire? D’améliorer son style d’écriture?

J’avais l’impression de faire face à une mission impossible. Il faut dire à ma décharge que le mythe de l’écrivain virtuose ne me facilitait pas la tâche. Je me sentais écrasé par le fait que certains auteurs réussissaient à publier très jeunes des livres de niveau professionnel alors que mon style balbutiait.

Comment ne pas se sentir nul alors que Christopher Paolini avait réussi à écrire Eragon à 15 ans?

Sans le savoir, je venais de tomber dans un des nombreux pièges des écrivains: ne pas se comparer aux autres. La solution de facilité aurait été d’arrêter et de prendre une retraite spirituelle dans les montagnes mais heureusement j’ai mûri. Je me suis rendu compte que pour améliorer son écriture il suffisait de travailler.

Il n’y a pas d’âge pour devenir un grand écrivain, ce qui compte c’est le résultat.

Pour cela, il faut écrire, écrire et encore écrire. Plus vous serez méthodique, plus vous gagnerez du temps. C’est pourquoi je vous propose quelques astuces pour obtenir une écriture stylée.

Avoir un style d’écriture vivant

Pour améliorer son écriture, il faut travailler la précision de son vocabulaire. A cette fin, je vous conseille de parcourir un dictionnaire de synonymes. Veiller à transformer les termes banaux en mots plus évocateurs.

A votre avis, quelle phrase suscitera le plus l’imagination du lecteur? :

• c’était une maison moche.
• c’était une maison sinistre.

Personnellement, je parie qu’il préférera la « maison sinistre ». En effet, le mot « moche » ne porte pas d’informations émotionnelles alors que le mot « sinistre » renvoie aux notions de « peur », de « danger » voire de « délabrement ».

Si vous prenez l’habitude d’utiliser un dictionnaire des synonymes pendant vos séances de rédaction ou pendant la correction, vous verrez que votre style d’écriture va s’améliorer progressivement.

Diagnostiquer son style d’écriture

Chaque écrivain possède ses préférences d’écriture. Inconsciemment, nous utilisons plus ou moins de noms, d’adjectifs, de verbes, etc. En soi, ce n’est pas une mauvaise chose, cela permet de distinguer un auteur d’un autre. Toutefois, il faut veiller à un certain équilibre.

C’est à vous de faire des tests pour vérifier ce qui fonctionne le mieux avec ce petit guide en tête:

• les verbes d’actions ont tendance à dynamiser le texte (courir, se jeter sur, embrasser, etc)
• les verbes d’états (être, sembler, paraître, etc) ne dynamisent pas mais sont utiles pour les descriptions
• les noms et les adjectifs permettent la mise en place d’atmosphère

En résumé, si vous écrivez une scène d’action il sera intéressant d’utiliser majoritairement des verbes pour créer du mouvement. A l’inverse, si vos personnages découvrent un lieu, vous pouvez utiliser plus de noms et d’adjectifs pour développer une atmosphère.

A vous d’ajuster en fonction du sens de votre texte. Si vous trouvez ça un peu mou, rajoutez des verbes d’action! Si vous trouvez ça trop rapide, balancez des noms et des adjectifs!

Avec ces règles en tête, votre style d’écriture devrait faire un bond en avant.

Pour un style d’écriture buenissimo

Pour améliorer son style d’écriture, il faut principalement deux choses:

• travailler sur le rythme.
• varier les tournures des phrases

Nous parlerons ici uniquement des tournures, j’ai déjà écrit un article sur le rythme de la phrase, je vous renvoie à ce dernier.

L’ordre classique de la phrase est sujet-verbe-complément. Par exemple, « il brandissait une hache ». Le problème de cette tournure est qu’on ne peut pas espérer la reproduire infiniment dans un paragraphe au risque de donner un aspect mécanique à son texte. Il faut varier les tournures.

Par exemple, si j’écris: « Il était grand. Il avait deux yeux énormes. Il portait une hache ensanglantée. Il passa à côté de moi », cela crée un effet saccadé qui à la longue risque de déplaire au lecteur.

La question que l’on se pose alors est: comment éviter cet effet?

Rien de plus simple, il faut modifier l’ordre de la phrase! Vous pouvez améliorer votre écriture simplement:

• en mettant l’adjectif en avant: « Las, il s’écroula sur le sol » au lieu « il s’écroula sur le sol, las »
• en plaçant le nom devant: « son foyer, il pensait ne plus jamais le revoir » pour « il ne pensait plus jamais revoir son foyer »
• en modifiant la place du verbe: « quand soudain, surgit une armée des entrailles de la terre » au lieu de « soudain, une armée surgit des entrailles de la terre »

Bref, amusez-vous à permuter l’ordre classique de la phrase et votre style d’écriture vous dira merci!

Pour un style d’écriture diversifié

Une autre façon d’ajouter de la diversité dans son style d’écriture est de varier les modes de son énonciation. Au lieu d’utiliser le sempiternel indicatif, permettez-vous quelques folies et utilisez:

• l’impératif: « touche pas au grisbi salope! »
• l’interrogatif « alors les petits pd on se prend pour schumacker? »
• le subjonctif: « il faut qu’il vienne et vite »
• conditionnel: « il pourrait faire de grandes choses »
• le gérondif: « il s’en alla en vociférant comme un beau diable »
• l’infinif: « courir dans la jungle, courir dans les grottes, courir dans la rue. Ras le cul de jouer à la gazelle! »

Votre style vous dira merci et nous aussi!

Style d’écriture et public

Pour finir, je voulais aborder avec vous un aspect qui me semble important. Quand vous partez sur un projet de roman, veillez à bien définir votre public cible. On n’écrit pas pareil pour des adultes que pour des enfants.

Si vous écrivez pour des adultes alors pas de soucis c’est la fête du slip, vous pouvez faire ce que vous voulez! Si vous écrivez pour des enfants, il faudra adapter votre vocabulaire et vos tournures de phrases de façon à ce que ce soit compréhensible pour eux.

J’en ai terminé pour aujourd’hui. J’espère que cet article vous a plu, si c’est le cas n’hésitez pas le partager et à commenter.

A bientôt!

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