Ces trucs qu’on ne nous dit pas sur l’écriture


écriture / samedi, novembre 10th, 2018

Et si vous appreniez qu’un complot Illuminati-Reptilien nous empêchait d’écrire le croiriez-vous? Et bien vous auriez tort car ce n’est absolument pas le sujet de cet article ;). Aujourd’hui, on va parler de la difficulté d’écrire.

Et oui! Une chose qu’on ne sait pas quand on se lance dans l’écriture, c’est que c’est dur. Horriblement dur.

Au début, on arrive rarement au bout de ses projets. Alors on culpabilise, on se dit qu’on ne sera jamais un écrivain, que ce n’est pas pour nous. Parfois, on s’accroche. On en prend plein la gueule. On culpabilise.

Ai-je assez écrit? Réaliserais-je un chef d’oeuvre un jour? Je suis nul….

Ce sentiment vous le reconnaissez, n’est-ce pas? Je crois que tout écrivain l’a ressenti au moins une fois. Nous sommes écrasés par le poids des chefs d’oeuvres qui nous ont donnés envie d’écrire.

On a envie de rédiger un super roman mais la réalité c’est qu’à la fin on a souvent un amas de pages informes qui servira au mieux de cale porte ou de brouillon pour les devoirs des enfants.

Pourtant, personne n’en parle! La plupart des écrivains vous parleront de leur super communauté, des messages super gentils qu’ils ont reçus et des moments d’exaltation dans l’écriture.

Pas des moments où ils en ont chier leur race, qu’ils ont failli balancer leur ordinateur par la fenêtre en hurlant « va te faire enculer! ».

Nous on va parler de ces moments-là.

Et pour reprendre les mots d’un grand homme « c’est complètement normal ». 😉

 

La difficulté d’écrire, c’est normal

la difficulté d'écrire
Extrait d’American Pie 3 de Jesse Byron Dylan

Je vais briser un mythe tout de suite. Non, ce n’est pas toujours agréable d’écrire. C’est même parfois hyper chiant! Personnellement, quand je commence un livre. Généralement, le premier jour ça va, ça coule tout seul. Le deuxième jour, ça commence un petit peu à ramoner mais c’est plutôt fluide. Mais alors le troisième jour….c’est carrément la constipation!

Et pourtant, il faut continuer son roman. Parce que l’erreur de débutant, qu’on a tous fait et qu’on fera encore, c’est d’arrêter là et de commencer cette autre idée de livre qui te murmure « allez viens, regarde comme je suis sympa, laisse ton roman, tu reviendras dessus plus tard quand tu auras plus d’inspiration ».

Cette petite voix, c’est la sirène d’Ulysse. Elle fera chavirer votre roman à 100%. Parce que devinez quoi? Vous ne retournerez jamais sur votre premier début de roman. Vous allez juste voguer de début de manuscrit en début de manuscrit sans finir vos projets.

Pour éviter ce phénomène, vous allez devoir vous forcer à vous concentrer sur un seul projet et pire…vous forcer à écrire même quand vous n’avez pas envie.

La vraie difficulté d’écrire, ce n’est pas écrire un super roman, c’est déjà arriver jusqu’au bout de celui-ci.

 

Ecrire toute la journée, cette bonne blague

Extrait d’American Pie 4: Reunion de Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg

Une grande question qui anime les écrivains est: faut-il écrire tous les jours et combien de temps?

Dans l’idée, la réponse serait oui et toute la journée. Dans la réalité, il y a le boulot, les cours, les gosses à aller chercher à l’école, les courses, les potes qui vous harcèlent de sorties, cette série dont tout le monde parle et qui a l’air très bien. Bref, nous manquons de temps et ce n’est pas toujours possible.

Au-delà de ça, physiquement et mentalement ça me semble compliqué. Franchement, qui a réussi à écrire une journée de 8h sans s’arrêter?

Personne, on est d’accord. C’est toujours le pote d’un pote qui a une vague connaissance qui aurait un jour réussi à écrire une journée complète.

Même pour le Nanowrimo qui est un challenge d’écriture, je doute que quelqu’un arrive à tenir ce rythme sur le long terme.

Bref, arrêtez de culpabiliser si vous n’écrivez pas tous les jours sur de longues périodes.

Mon conseil, écrivez 10 minutes sur votre roman un peu tous les jours. Généralement, ça va vous déclencher l’envie d’écrire et vous écrirez plus. Si ça ne vient pas, allez mater cette série qui vous fait des yeux de cocker.

Si vous n’avez pas le temps cette semaine ce n’est pas grave. Vous vous rattraperez l’autre semaine. Toutefois, essayez de vous astreindre à au moins une séance d’écriture par semaine, sinon vous risquez de vous déconnecter de votre roman et d’abandonner.

C’est aussi ça, la difficulté d’écrire. Trouver du temps et apprendre à écrire en fractionné sur de longues périodes.

 

Est-ce que les méthodes c’est mal?

difficulté de l'écriture
Extrait d’American Pie 3 de Jesse Byron Dylan

Je voulais préciser une chose. Non, utiliser une méthode pour écrire, ce n’est pas mal. La plupart des métiers apprennent des méthodes pour travailler, pourquoi pas les écrivains?

Les méthodes sont des outils. Vous pouvez en faire ce que vous voulez. Si vous les utilisez bien, vous ferez des chefs d’oeuvres. Si vous les utilisez mal, vous atteindrez des mauvais résultats ou des stéréotypes.

Utiliser une méthode ne rendra pas votre roman moins légitime. L’écriture est déjà suffisamment dure, si vous ressentez l’envie d’utiliser une méthode, utilisez-là.

 

Cet article sur les difficultés d’écrire s’achève ici. J’espère qu’il vous aura aider à vous sentir mieux, si vous ressentez actuellement ces difficultés. Car c’est un processus complètement normal.

Image mise en avant: Extrait D’american pie 1 de Paul et Chris Weitz

6 réponses à « Ces trucs qu’on ne nous dit pas sur l’écriture »

  1. Tellement vrai!
    A cela peut s’ajouter la culpabilité d’écrire. On a enfin trouver quelques minutes pour s’isoler dans le bureau et avancer sur ce fichu roman… et là on pense à madame (ou monsieur) coincé avec les gosses qui braillent et le repas du soir à cuisiner. Elle nous a gentiment laissé une heure ou deux pour nous épanouir dans notre passion et s’est offert en sacrifice sur l’autel des tâches ménagères.
    Pendant ce temps, l’artiste torturé que nous sommes culpabilise à l’idée de laisser notre moitié subir seule les corvées de la vie quotidienne pendant que nous nous complaisons dans une pseudo expression artistico-littéraire qui n’intéresse que nous.
    Au final, c’est la page blanche (ou dans le meilleur des cas, la page couverte de médiocrités) que nous abandonnons notre bulle pour secourir celle qui nous aime plus que nous nous aimons nous-mêmes.
    Ce n’est pas cela qui va nous aider à gagner le Nanowrimo de cette année!

  2. Je viens de terminer la lecture d’un roman dont j’ai trouvé chacun des personnages crédibles, jusque dans les moindres détails. Et ça m’a désespérée : arriverai-je un jour à une telle maîtrise ? Après une journée de doute, je me suis raisonnée : pourquoi me comparer ? Ce que j’écris est lu, et apprécié. Alors, oui, il faut toujours tendre vers l’amélioration, et c’est ce que je compte bien faire, sans me laisser déstabiliser par le talent des autres. 🙂

  3. Merci pour cet article qui me fait chaud au coeur ! Je me suis reconnu. Si, si… Surtout quand vous avez évoqué le baptême de l’air de l’ordinateur. Je vous jure que si ces outils ne coûtaient pas si cher, j’aurai volontiers tenté cette approche ! Ça a l’air de soulager… Alors dans l’esprit, je suis d’accord, trouvons du temps. Dans la pratique, c’est nettement moins drôle surtout quand on est confronté au syndrome de la page blanche… C’est ce qui différencie les écrivains des éternels apprentis, non ?

    1. Être méthodique, c’est surtout ça qui différencie l’écrivain débutant du professionnel. Et…beaucoup de travail.

      Il faut s’accrocher pour espérer atteindre ce Graal 😉

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